Résumé
L'actuelle crise des fondements de la science classique rend caduc le postulat essentiel de celle-ci, qui pose comme allant de soi l'indépendance des phénomènes. De plus en plus, tant en physique quantique que dans les sciences dites humaines, s'impose au contraire le postulat d'une interdépendance universelle impliquant l'emploi de modes de pensée étrangers à la logique cartésienne, en fait une nouvelle dialectique de la globalité, une nouvelle Gnose. Paru dès 1965, l'ouvrage fondamental de Raymond Abellio, intitulé La structure absolue, se donnait précisément pour objet l'étude de ce nouveau postulat et d'un certain nombre de ses applications, notamment à l'ontologie, à la théologie, à l'anthropologie. Bien qu'ils aient été écrits à des époques très différentes et certains même assez longtemps avant la parution de cet ouvrage, la plupart des articles et des préfaces rassemblés dans le présent recueil, même s'ils ne se réfèrent pas expressément à ce texte de base, y préparent l'esprit. Ils nous présentent différents versants de l'oeuvre d'Abellio : la philosophie (éthique, esthétique, logique), la critique littéraire appliquée à des auteurs considérés ici comme des précurseurs d'un roman métaphysique toujours à venir (Balzac, Meyrink, Dostoïevski), les sciences dites "traditionnelles" (astrologie, alchimie, tarot), l'histoire invisible (le destin des Cathares et celui des Juifs). Autour de l'oeuvre d'Abellio, des mathématiciens, des chercheurs, des philosophes se sont rassemblés. Ardente, secrète minorité. La "structure absolue" n'est pas, pour eux, un système ou une idéologie parmi d'autres, mais un outil que chacun peut employer à la mesure de ses moyens dans le domaine particulier de sa compétence.