Résumé
La guerre à neuf ans
Olympien témoin de l'Histoire, à l'âge où d'ordinaire on l'apprend à l'école, cet enfant précoce traverse un monde bouleversé, incohérent, fantomatique, avec la sérénité des sages, et semble en avoir conservé le sens profond de sa dérisoire frivolité. Saint-Simon en culotte courte, il sait tout voir avec le sérieux candide d'un gosse qui ne s'étonne de rien, et ce regard aigu, à la fois sévère et naïf, dont les adultes perdent trop vite le secret. Dans ces Mémoires insolites, on découvrira un caractère et la tendre insolence d'un talent vrai, qui avait à raconter sa vérité d'enfant, et celle de l'homme qu'il est devenu. Elles sont du reste indissociables, car Pascal Jardin a raison de dire que « l'enfance, on ne s'en remet pas ».
Guerre après guerre
Alain Delon en casseur de quatre-chevaux sous le tunnel de Saint-Cloud, les travestis de l'Alcazar, Berl et la mort de Drieu, Morand pêchant sur le lac de Genève, Audiard dans sa Ferrari et Gabin devant son cassoulet... Voici les Mémoires princiers et désinvoltes d'un homme qui totalisait en 1972, à trente-huit ans, plus de cent dialogues de films, quatre enfants, deux mariages et dix-neuf voitures rapides. Et qui mourut un jour d'été 1980, d'avoir brûlé sa vie, âcre et rougeoyante, comme une cigarette dans la nuit.
L'auteur - Pascal Jardin
« Jardin (Pascal), écrivain, auteur de films. Né le 14 mai 1934 à Paris. Fils de Jean Jardin, diplomate puis banquier, et de Mme, née Simone Duchesse.
Marié en premières noces à Mlle Claudine Fayard (deux enfants, Nathalie, Emmanuel) et en secondes noces, le 3 décembre1964, à Mlle Stéphanie Sauvage (deux enfants, Alexandre, Frédéric).
Etudes : cours privés par précepteurs, dont Jean Giraudoux et Raymond Abellio.
Carrière : ouvrier papetier, chauffeur de taxi, puis vendeur de cartes de crédit (1952-1958). Journaliste à l'Aurore (1959). Assistant-metteur en scène de Marc Allégret (1960). Dialoguiste d'une centaine de films, dont Classe tous risques (1959), le Tonnerre de Dieu (1965), la série des Angélique, Marquise des Anges (1964-1968), Compartiment tueurs (1964), le Chat (1971), la Veuve Couderc (1971), le Train (1973), la Race des seigneurs (1974) etc.
¼uvres : la Guerre à neuf ans (récit, 1971). Toupie la rage (roman, 1972). Guerre après guerre (récit, 1973).
Adresse : 95 rue de la Faisanderie, 75116 Paris. »
Tel est le bilan qu'en 1975, Pascal Jardin traçait, pour le Who's who, de sa carrière et de sa vie. Mort prématurément d'un cancer le 31 juillet 1980, il n'avait que cinq années à vivre, et quelques ½uvres à produire : au cinéma, le Vieux fusil, avec Robert Enrico (1975), Sale rêveur, avec Jean-Marie Périer (1977), la Cage (1977), le Toubib (1979) en littérature, Je te reparlerai d'amour (roman, 1975), Comment avant (comédie, 1976), le Nain jaune (récit, 1978), la Bête à bon Dieu (récit, 1980). Mais dans cette notice insolite, l'essentiel, déjà, était dit : la place du père, la place des femmes, la formation autodidacte, le goût de la provocation, le parisianisme mondain, la veine populaire, l'ambition littéraire, la nostalgie du passé, l'appétit de modernité.