Résumé
Tout au bout, sur la plaque de la re sidence e tudiante ou les e tudiants que be cois envoye s a Paris sont loge s, parce que Descartes aussi y a habite , cette phrase extraite d’une lettre de 1648 : « Me tenant comme je suis, un pied dans un pays et l’autre en un autre... » C’est ce de re glement de l’e quilibre ge ographique, qu’inaugure cette unique phrase longue de 75 pages, qui passe comme un souffle, avec des vertiges, des tournoiements, des sce nes bre ves, l’amour a Paris Plage, le RER B, un voyage au Ne pal pour essayer de comprendre le monde, ou tenter de se perdre soi-me me dans une Medina du Maroc et n’y pas parvenir. Il ne s’agit pas d’autobiographie, comme de ja ce fil vertigineux et tendu de Mahigan Lepage, en stop a travers le Canada, Vers l’Ouest, en respectait la contrainte. Ici, le narrateur e tudie la botanique, les lichens, en l’occurrence, et en te moigne avec pre cision. Mais le lichen, c’est la plante originelle, c’est celle aussi qui s’e tablit dans les plus hautes latitudes – lien avec le paysage natal de Mahigan. A Paris, c’est au Jardin des Plantes qu’il les retrouve, le me me lieu ou Julio Corta zar venait contempler ses axolotls. Alors oui, de re glement de notre point de vue sur notre re alite ge ographique la plus proche : l’e tudiant de Montre al, acce dant au territoire d’origine de sa propre langue, n’y trouve pas ce qu’il attend, non plus que lorsqu’il fuira au Ne pal ou au Maroc, pour finalement assumer ce qu’il porte d’Ame rique. C’est beaucoup plus secret que cela, dans cette phrase qui s’enroule, se de plie et e clate, avec le caracte re impitoyable d’un road- movie charnel, rempli de paroles et de corps.