La ville des hommes

Hito Sanboun, commercial, perd son emploi. Il rentre chez lui, n'en dit rien à sa femme.

Il veut se débrouiller seul, ne pas donner raison à son beau-père qui le considère comme un raté, à sa femme qui ne l'a jamais respecté, à leur fille Nita à laquelle il n'a jamais consacré assez de temps.

Hito s'enlise dans son mensonge. Tous les jours, il part travailler, costume et mallette sous le bras, mais passe ses journées dans un cybercafé ou à errer, comme tant d'autres, dans le quartier de son enfance devenu un quartier de sans-emploi, de sans-domicile, de sans-famille, que l'on nomme "La ville des hommes".

Une loi stipule que si le chef de famille disparaît, on ne peut pas saisir ses biens. Il prend alors la seule décision qui lui semble juste : abandonner sa famille, devenir un évaporé. Il pense protéger sa famille et cacher sa honte.

Sur les trottoirs, dans les entrées d'immeubles, Hito connaît la faim, la misère, la violence. Le manque envahit son quotidien. Il essaie de téléphoner à sa fille mais ses tentatives se soldent par des échecs. L'hiver est là, il perd pied.

La chance ou le hasard, le mèneront vers un squat. Entre Café le plus ancien, généreux et autoritaire, Yamikao son bras droit dévoué, Aoru un jeune clochard drogué, et l'artiste énigmatique Mao qui ne dort pas toujours là, Hito découvre la vie en communauté, ses règles, ses rituels, ses travers... Il se découvre aussi à travers les mots qu'il apprend à poser sur le papier.

Mais c'est avec Nita qu'il souhaite désormais partager ses mots, ses pensées. Le manque de sa fille lui est de plus en plus insupportable.

Après une descente de police au squat, embarqué, enfermé, Hito décide, une fois libéré, de quitter cet immeuble nocif et dévasté. Il doit affronter le regard dédaigneux de sa femme et tisser de vrais liens avec sa fille à qui il saura enfin parler.