Résumé
Le début de la guerre trouve Agnès Boussardel retirée avec son jeune fils à Port-Cros. Elle est restée brouillée avec sa famille, qu'elle a laissée derrière les grilles dorées du parc Monceau. Mais, au milieu des malheurs du pays, un travail se fait dans l'esprit de la jeune
femme, et elle tente un retour vers les siens. Comment sera-t-elle payée de ce mouvement ? Les Boussardel, à travers les bouleversements de l'Occupation, de la Libération, de l'après-guerre, resteront-ils prisonniers d'eux-mêmes et de leurs dogmes ? C'est là tout le sujet du livre. On y rencontrera donc, d'une part, la peinture du pays coupé en deux, de Paris occupé puis libéré, ce qui permettra à l'auteur non pas de romancer l'Occupation et la Résistance, mais de montrer avec sa franchise habituelle ce que fut réellement pour l'immense majorité des Français une période si abondante en fausses attitudes et en hypocrisies. Et, d'autre part, on suivra la vie d'une femme pendant dix années. Quoique l'amour, à deux reprises et sous des visages inattendus, vienne traverser la route d'Agnès, ce ne sera qu'à la fin, après de rudes surprises et par l'épanouissement d'une autre tendresse, la plus puissante et la plus simple, qu'elle parviendra enfin à sa propre libération. EIle découvrira aussi que, dans une époque de violence et d'absurdité, où plus que jamais l'individu fut opprimé, c'est sans doute dans les classes sociales les plus respectueuses des règles que le scandale triompha le mieux. Alors qu'elle, jeune femme isolée, bientôt déclassée, plus elle s'affranchissait des règles, et plus elle se rapprochait de la véritable honnêteté.