Résumé
"Un jeune archéologue, Pierre Dupastre (c'est lui le narrateur), s'est engagé, au cours de la guerre civile d'Espagne, dans les Brigades internationales. Il fait partie du P.O.U.M. dont l'idéologie ne convient pas aux communistes staliniens qui s'apprêtent à le détruire. Blessé dans un combat, en convalescence à Barcelone, Pierre se lie avec un moine bénédictin, Don Luis, et avec un journaliste français, Drameille, qui suit les événements avec un détachement cynique, et, pourrait-on dire, esthétique. Ses propres réflexions, les ardentes conversations qu'il a avec Don Luis et Drameille sur l'avenir du monde, sur le sens du Bien et du Mal, l'amènent à abandonner la lutte et à fuir l'Espagne. Deux ans après, à Paris, à la suite d'un long séjour en Chaldée où il a travaillé à des fouilles, il retrouve Don Luis, Drameille et bien d'autres personnages qu'il avait connus en Espagne. C'est la guerre de 1939-40. Après la Libération, le parti communiste mène une lutte violente contre ses ennemis. Or Pierre détient des papiers compromettants pour le Parti. Girault, directeur de journal, veut se les procurer pour faire pièce à Bonnava, un chef communiste. Bonnava est l'amant d'Hélène, la femme de Girault. Pierre aime Hélène, qui se met, elle aussi, à l'aimer. Drameille mène supérieurement le jeu entre tous ces personnages et d'autres, comme le communiste Pirenne qui travaille, lui, directement avec les Russes. Une lutte sans merci s'engage, qui s'achève - provisoirement - par le suicide d'Hélène, par le meurtre de Bonnava par Pierre, qui remet les papiers à Pirenne et se retire auprès de Don Luis, rentré au monastère de Montserrat. Telle est la trame de ce roman puissant, où abondent les scènes d'une vie intensément dramatique (par exemple la guerre civile espagnole, la vie clandestine des partisans et des militants, etc.), mais son intérêt majeur réside d'une part dans la peinture et l'explication des caractères des principaux personnages (Don Luis, Drameille, Dupastre, Bonnava, Pirenne), dans l'analyse des forces spirituelles que déchaînent le communisme et les idéologies contemporaines, et, d'autre part, dans les méditations mystiques sur le monde qui se défait sous nos yeux." Bulletin de la NRF, n° 28, oct. 1949.