Résumé
Femme douée d'une énergie et d'une volonté rares, Sarah Bernhardt (1844-1923) ne peut être réduite à son seul talent de tragédienne, même si c'est ce que le temps et les vieilles photos ont retenu de cette vie extraordinaire.
En tout, au cours de cette existence, elle a fait preuve de modernité et d'indépendance d'esprit. Actrice, sculptrice, écrivaine, elle fut aussi le dernier grand amour de Victor Hugo, s'il ne faut en évoquer qu'un seul parmi les hommes qui l'ont courtisée et qu'elle rendait fous de passion...
Peu lui importait que la société bien pensante du XIXe s. la désapprouve parce qu'elle revendiquait - et assumait - une liberté en totale contradiction avec son temps !
Talentueuse, intelligente, belle, courageuse, son génie a longtemps été réduit à sa seule excentricité, alors, que celle-ci faisait sa force. C'est ce qu'elle raconte dans ces mémoires rédigées au faîte de sa carrière, et dont voici le premier volume.
L'auteur - Sarah Bernhardt
Née à Paris le 22 octobre 1844, Henriette Rosine Bernard, dite Sarah Bernhadt, est rapidement placée chez une nourrice avant de recevoir une éducation chrétienne au couvent. De retour à Paris à l'âge de seize ans, elle suit des cours au Conservatoire et commence sa carrière d'actrice par des prestations peu remarquées à la Comédie française, puis au théâtre du Gymnase. Elle est déjà cependant une femme libre à la beauté saluée par de très nombreux admirateurs et met au monde en 1864 un fils né de père inconnu. Son premier triomphe arrive cinq ans plus tard, en 1869, lorsqu'elle joue dans Le Passant de François Coppée, au théâtre de l'Odéon. Dès lors, la gloire et le succès accompagneront l'actrice à la « voix d'or ». Elle entre en 1872 à la Comédie française qu'elle quitte après un procès retentissant et monte alors sa propre compagnie théâtrale. Les tournées triomphales se succèdent dans le monde entier, en France, aux États-Unis, en Amérique du Sud, en Australie... En 1893, Sarah Bernhadt prend la direction du théâtre de la Renaissance, puis rachète le théâtre des Nations auquel elle donne son nom et qu'elle dirigera jusqu'à sa mort. Travestie en homme, elle y joue Hamlet de Shakespeare, Lorenzaccio de Musset. Elle crée L'Aiglon de Rostand, un personnage de vingt et un ans, alors qu'elle-même est âgée de cinquante-cinq ans. Au début du XXe siècle, elle se produit également au cinéma. Héroïne de plusieurs films, elle joue notamment dans La Dame aux Camélias d'André Calmette en 1911. En 1915, l'amputation d'une jambe ne réussit pas à lui faire quitter la scène qu'elle arpentera jusqu'à sa mort, à Paris le 26 mars 1923, à l'âge de quatre-vingt-neuf ans. Chevalier de la Légion d'honneur, dernier amour de Victor Hugo, modèle de nombreux peintres et photographes dont Nadar, Gustave Doré et Alphonse Mucha, muse des plus grands écrivains et artistes de son temps, d'Oscar Wilde à Marcel Proust, de Montesquieu à Cocteau qui inventa pour elle l'expression « monstre sacré », Sarah Bernhardt demeure une figure exceptionnelle de l'histoire française. Le peuple ne s'y trompa pas et près de cinquante mille Parisiens suivirent ses funérailles.
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