Bossuet et l'éloquence sacrée au xviie siècle, cours d'éloquence sacrée. sorbonne, 1855-1857. Tome 2
Charles-Émile Freppel - Collection Littératures
Résumé
Date de l'édition originale : 1893
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L'auteur - Charles-Émile Freppel
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Sommaire
TABLE DES MATIÈRES DU TOME SECOND
DIX-SEPTIÈME LEÇON LES SERMONS DE METZ
Méthode que l'auteur se propose de suivre dans l'examen des sermons de Bossuet. - Parmi les sermons de Metz, il semble préférable de choisir pour exemple le sermon sur la royauté de Jésus-Christ. - Caractère des mystères chrétiens; pourquoi ils sont le faite de la prédication évangélique, et avec quelle largeur de vue Bossuet les a traités. - Le texte de l'Écriture eu tête des sermons, et l'invocation a Marie, qui termine l'exorde: que penser de ces usages? - Bossuet entre en matière, et divise son sujet; légère critique. - Est-il vrai qu'il perd en profondeur ce qu'il gagne en élévation? Preuves évidentes du contraire. - Il prend son vol dès le début; ses apparentes digressions. - Traits sublimes par lesquels il démontre la royauté de Jésus-Christ. - Ce que c'est qu'être roi; dans l'Église, il doit y avoir autant de rois que de citoyens. - Magnifique contraste entre les conquêtes spirituelles du Sauveur, et les victoires sanglantes des monarques du monde. - Les plaies de l'Homme-Dieu et les cicatrices du soldat. - Insignes et titre de la royauté de Jésus-Christ. - Le Christ-Roi peint par Tertullien et par Bossuet. Un salut à la croix. - Critiques finales: il y a, dans ce sermon de Bossuet, parmi des beautés de premier ordre, plusieurs imperfections de détail, un peu d'affectation dans la rhétorique, quelques lignes indécises, certaines tournures embarrassées | 1 |
DIX-HUITIÈME LEÇON PANÉGYRIQUE DE SAINT PAUL
Le thème du mystère et celui du panégyrique. - Analogie entre l'éloge d'un grand homme et celui d'un saint. - Le panégyrique ouvre à l'éloquence sacrée une source d'inspirations fécondes: ses règles. - Panégyrique de saint Paul; grandeur du sujet. - Saint Jean Chrysostome est, comme Bossuet, un fervent admirateur de l'Apôtre. - Parallèle entre les deux orateurs, à propos de leurs panégyriques de saint Paul. - Peut-on tirer des effets de la prédication apostolique un argument en faveur de la divinité de l'Église? - L'éloquence de saint Paul appréciée par le prêtre d'Antioche et l'arcspandiacre de Metz. - Les moyens d'action du grand Apôtre comparés aux résultats qu'il obtient. - Bossuet établit que les apparentes bassesses de la parole évangélique sont une suite de l'Incarnation du Verbe. - Pascal ciselant la même idée avec une égale énergie. - Quand Bossuet exalte, à la Salpêtrière, les toutes puissantes faiblesses de saint Paul, il semble faire le portrait de l'humble Vincent de Paul qu'il aperçoit devant sa chaire. - Chez Bossuet, l'idée ne s'efface jamais sous l'image. - Le détail spanstorique manque d'ordinaire un peu trop dans ses panégyriques | 24 |
DIX-NEUVIÈME LEÇON SERMON SUR LA LOI DE DIEU
Est-il vrai que Bossuet se montre inférieur à ses rivaux, dans la prédication morale? - Ses qualités en ce genre, comparées à celles de Massillon. - Le sermon sur la Loi de Dieu contient toute la pspanlosopspane morale de Bossuet. - L'exorde de ce discours est imité d'une lettre de saint Cyprien à Donatus. - L'arcspandiacre de Metz et l'évêque de Carthage faisant le procès des vanités du monde. - L'ignorance de la raison humaine, d'après Pascal et Bossuet. - Où trouver une règle de conduite, en dehors de la loi de Dieu. - Le bilan des forces de la seule raison: "Comment puis-je me fier à toi, ô pauvre pspanlosopspane?" - Bossuet refuse-t-il à la pspanlosopspane purement humaine toute efficacité morale? - Du prétendu scepticisme spanstorique et pspanlosopspanque de Pascal, et comment une critique malveillante cherche à dénaturer les Pensées. - A part quelques exagérations de détail, la thèse de Pascal se résume tout entière dans l'impuissance de la raison à établir, par elle-même, la règle de la croyance et des moeurs. - Quelle vie humaine serait assez longue pour peser à loisir toutes les opinions des pspanlosophes? - Bossuet raille les libertins du dix-septième siècle. - Faut-il admettre qu'uniquement occupé des variations protestantes, il n'a pas su prévoir les ravages du rationalisme moderne? | 49 |
VINGTIÈME LEÇON BOSSUET DEVANT LOUIS XIV - SERMON SUR LES DEVOIRS DES ROIS
Les courtisans dans la chapelle de Versailles, au dire de La Bruyère. - Ce qu'était, au physique et au moral, le jeune Louis XIV, principal auditeur de Bossuet. - Le sermon sur les devoirs des rois. - Tâche difficile de l'orateur sacré, en face d'un monarque coupable; son programme est: respect et liberté. - Bossuet excelle à donner une leçon sous forme de compliment: une nouvelle tournure du tu es ille vir. - Comment saint Jean Chrysostome pouvait parler d'Eudoxie, et comment Bossuet devait parler de Louis XIV. - Saint-Simon est plus équitable que La Harpe envers l'illustre orateur. - Bossuet flétrit les abus de "la grande puissance féconde en crimes." - Ses doctrines politiques: dans quel sens il admet le droit divin des rois. D'après lui, la société civile a le droit national pour base, et le droit divin au sommet. - Admirable tableau de la majesté royale. - Bossuet rejette la souveraineté du peuple, comme l'entendent Jurieu et Rousseau. - Il met des restrictions à l'exercice du pouvoir absolu, qui, d'ailleurs, n'est pas le pouvoir arbitraire. - S'il est vrai, ainsi que le prétend M. J. de Maistre, que "jamais les souffrances du peuple n'arrachèrent un seul cri" à l'éloquence de Bossuet | 75 |
VINGT-ET-UNIÈME LEÇON DES ORIGINES DE L'ORAISON FUNÈBRE
Dans les oraisons funèbres de Bossuet, l'éloquence chrétienne atteint son apogée. - L'oraison funèbre a commencé par les accents plaintifs d'une douleur sans art. - Le poème de la mort d'Abel, par Gessner. - L'élégie a précédé l'oraison funèbre proprement dite, comme la poésie a devancé l'éloquence. - Le sentiment de la douleur; sa marche naturelle; ses effets artistiques. - David pleurant Saul et Jonathas: saint Ambroise a voulu imiter ce cantique de l'Arc. - Plaintes sur la mort d'Abner, de Josias et de Judas Machabée. - Comment les poésies élégiaques de l'Écriture ont servi de thèmes et de modèles à l'éloquence funèbre dans l'Église. - La poésie prophétique s'étend aux grandes catastrophes de l'spanstoire. - Bossuet menace Alger, comme Ézécspanel dénonce à Tyr les arrêts de la Providence. - Les Lamentations: une sublime oraison funèbre du peuple juif par le prophète Jérémie. - Ce que l'éloquence chrétienne doit aux poésies sentencieuses de la Bible: vanitas vanitatum et omnia vanitas! | 97 |
VINGT-DEUXIÈME LEÇON DE L'ÉLOGE FUNÈBRE DANS L'ANTIQUITÉ PROFANE
Il convient de chercher, dans les monuments de l'éloquence païenne, quelques antécédents de l'oraison funèbre. - Jugement public, auquel, suivant Diodore de Sicile, le peuple de l'ancienne Égypte avait coutume de soumettre, après leur mort, les rois et les particuliers: l'éloge du défunt par les prêtres. - Périclès, après avoir exalté les grandeurs d'Athènes, célèbre les guerriers morts pour la patrie. - Le sentiment patriotique, si vif dans l'antiquité profane, fait le fond de cet admirable discours, où l'idée religieuse ne se montre nulle part. - Le désir de l'immortalité, tel que le compre. naient les anciens; ce qu'étaient leurs Champs-Elysées. - Platon, dans son Ménéxène, s'élève-t-il plus haut que Périclès? - L'éloge de la Légion de Mars par Cicéron révèle la même absence de sentiment religieux. - La tribune de Rome, comme celle d'Athènes, ne s'est inspirée, pour l'éloge des morts, que du dévouement à l'État ou des vaines espérances d'une gloire toute, humaine. - Il a fallu que le christianisme vînt donner à ce genre d'éloquence des accents plus nobles | 112 |
VINGT-TROISIÈME LEÇON DE L'ÉLOGE DES MARTYRS DANS LES PREMIERS TEMPS DE L'ÉGLISE
Avec l'ère des persécutions, l'éloge funèbre prend un caractère tout à fait différent. - Le martyr chrétien qui meurt sans résistance est au-dessus du guerrier qui tombe les armes à la main. - Est-ce fanatisme ou générosité d'âme? - Le martyre est le plus grand phénomène moral qui ait traversé le monde. - L'Église primitive, au lieu de célébrer par de pompeux éloges l'héroïsme de ses enfants, se contentait d'écrire, en termes simples et touchants, le récit de leur passion glorieuse. - Les actes des martyrs, qui tenaient lieu d'oraisons funèbres, sont comme le prolongement de l'Évangile. - Admirable tableau des martyrs lyonnais: la relation du supplice de Blandine. - Plus tard, les Pères de l'Église exaltèrent dans des discours sublimes ce témoignage du sang: Cyprien chante "les lys et les roses" de Carthage; il montre la dignité suprême et les célestes avantages du martyre. - Son langage comparé à celui de Périclès et de Cicéron. - Son Éloge des martyrs, où il avait à glorifier non-seulement des héros, mais des saints, a moins l'allure de l'oraison funèbre que du panégyrique | 130 |
VINGT-QUATRIÈME LEÇON L'ORAISON FUNÈBRE DANS LES PÈRES DE QUATRIÈME SIÈCLE (SAINT GRÉGOIRE DE NYSSE, SAINT GRÉGOIRE DE NAZIANZE)
Les Pères de l'Église, avant les orateurs sacrés du dix-septième siècle, avaient fourni à l'éloquence funèbre d'admirahles modèles. - Saint Grégoire de Nysse a été trop déprécié par M. Villemain. - Sa gracieuse peinture de Pulchérie, enlevée à la fleur de l'âge, ressemble au portrait de Henriette d'Angleterre par Bossuet. - Les vains regrets que Cicéron, Plutarque et Sénèque donnaient à leurs chers défunts, et les sereines espérances que l'Église fait briller sur la tombe de ses fils. - Les défauts et les qualités oratoires de l'évêque de Nysse dans ses oraisons funèbres de Flaccile et de Mélèce. - Saint Grégoire de Nazianze prononce l'éloge de saint Basile; il raconte la jeunesse de son ami, leurs études communes dans les écoles d'Athènes, la persécution de Valens, la douce énergie et l'inépuisable charité de l'évêque de Césarée. - Bossuet s'est inspiré de ce chef-d'oeuvre, que parfois il se borne à traduire. - Saint Grégoire de Nazianze fait l'oraison funèbre de saint Athanase: pour être inférieur au précédent. ce discours mérite plus d'admiration que M. Villemain ne consent à lui en accorder. - Comment Athanase alliait, dans une juste mesure, la force à la suavité | 146 |
VINGT-CINQUIÈME LEÇON DE L'ORAISON FUNÈBRE DANS LES PÈRES DU QUATRIÈME SIÈCLE (SAINT GRÉGOIRE DE NAZIANZE, SAINT AMBROISE)
Grégoire de Nazianze prononce l'oraison funèbre de son frère Césaire. - Bossuet s'est inspiré de ce discours, en parlant du P. Bourgoing. - Les ruses de Julien l'Apostat ne peuvent triompher de la droiture de Césaire. - L'évêque de Nazianze loue sa soeur Gorgonie, dont il retrace avec une grâce charmante les vertus domestiques. - Grégoire célèbre les mérites de son vénérable père, en présence de sa vieille mère et de son ami saint Basile, auquel il adresse soudain une éloquente et aimable apostrophe. - Sa science théologique et ses talents littéraires. - Saint Ambroise, appelé à faire l'éloge de ses persécuteurs. - Comment se venge un évêque. - Injuste critique. - Ambroise raconte, avec une douce émotion, les qualités précoces du jeune Valentinien. - Le pathétique dans l'évêque de Milan et dans l'évêque de Meaux. - Ambroise console les soeurs du prince, dont la piété s'alarme sur le sort de leur frère, mort avant d'avoir reçu la grâce du baptême. - Il pleure Gratien et Valentinien comme David pleurait Saul et Jonathas. - Oraison funèbre de Théodose. - Les rapports de l'évêque et de l'empereur. - Lacunes et beautés de ce discours. - L'extrême vivacité de l'empereur mise en regard de sa large clémence. - Saint Ambroise, avec un art admirable, trouve moyen de faire tourner à la gloire de Théodose le souvenir d'une grande faute | 165 |
VINGT-SIXIÈME LEÇON DE L'ORAISON FUNÈBRE DANS LES PÈRES. - SAINT AMBROISE, SAINT JÉROME, SAINT BERNARD
Saint Ambroise fait l'éloge funèbre de sou frère Satyre. - La grâce ne détruit pas la nature, et l'amour de Dieu avive, en les purifiant, les affections légitimes du coeur humain. - L'évêque de Milan s'excuse de pleurer son frère, mais on voit que sa profonde tristesse ne lui fait point oublier les devoirs de la controverse. - Il raconte ce qu'il a ressenti auprès du corps de Satyre expirant. - Bossuet a imité quelques traits de cet admirable tableau. - Saint Ambroise, plus encore que saint Augustin, aime à s'inspirer de ses souvenirs classiques. - Sa tendance excessive à l'antithèse ne laisse pas de produire de remarquables effets. - Le style net et vigoureux des Pères comparé aux abondantes périodes de la belle latinité; ce que nos langues modernes doivent à la littérature chrétienne. - L'éloge de Satyre prouve que l'Église, au quatrième siècle, croyait comme aujourd'hui à la présence réelle et à l'efficacité de la messe offerte pour les défunts. - Épîtres consolatoires de saint Jérôme: les funérailles de Fabiola, les vertus de Paula; comment parlait le solitaire de Bethléem. - Du quatrième au onzième siècle, on ne trouve plus l'oraison funèbre proprement dite. - Elle reparait avec saint Bernard. - L'abbé de Clairvaux exhale, en plaintes touchantes, la douleur que lui cause la mort de son frère Gérard. - Il célèbre, sur un ton simple et doux, la pieuse vie de Humbert, prieur de Clairvaux. - Les grandes scènes de l'éloquence funèbre dans les cloîtres du douzième siècle. - A quoi servent les moines | 188 |
VINGT-SEPTIÈME LEÇON DE L'ORAISON FUNÈBRE AU XVe ET AU XVIe SIÈCLE
Les habitudes de la scolastique, à laquelle manquait l'esprit oratoire, étaient peu favorables aux progrès de l'oraison funèbre. - Ce genre d'éloquence, délaissé depuis saint Bernard, se retrouve, au quatorzième siècle, sur la tombe d'un guerrier. - Il ne nous reste qu'une analyse de l'éloge de Bertrand Dugesclin, prononcé par l'évêque d'Auxerre. - Les oraisons funèbres du quinzième et du seizième siècle, harangues latines, dépourvues de naturel et d'originalité, et boursouflées d'érudition, sont empreintes du plus mauvais goût de la Renaissance. - Une appréciation de Thomas, dans l'Essai sur les Éloges. - Les deux éloges de François Ier par l'évêque de Mâcon, écrits en vieux français, dans le style d'une narration simple et naïve, annoncent un progrès sur les oeuvres précédentes. - Récit des derniers moments du prince. - Les devoirs d'un chancelier, par Claude d'Espence. - La Saint-Barthélemy, célébrée par Muret. - Singulière façon de déplorer la mort de Henri IV. - État de l'oraison funèbre, dans les premières années du dix-septième siècle. - évêque d'Uzès, l'abbé Ogier, le P. Senault et l'évêque de Grasse parlent déjà avec plus de noblesse et plus de naturel; mais, à les entendre, on se croirait encore loin de Bossuet | 213 |
VINGT-HUITIÈME LEÇON LES DEUX PREMIÈRES ORAISONS FUNÈBRES DE BOSSUET
Vue d'ensemble sur l'spanstoire de l'oraison funèbre avant Bossuet. - arcspandiacre de Metz débute par l'éloge de madame Yolande de Monterby. - Sa manière de concevoir ce genre d'éloquence; il expose clairement les principes, et s'efforce de réagir contre le mauvais goût de ses devanciers. - Son argumentation se ressent encore des sécheresses de l'école, et il ne sait pas se défendre complètement des défauts qu'il condamne. - L'oraison funèbre de Henri de Gournay montre Bossuet aux prises avec les puissances humaines, qu'il aimera toujours à humilier devant une tombe entr'ouverte. - Une page admirable sur l'égalité des hommes devant la mort. - Shakspeare et l'évêque de Meaux. - Le sentiment de la grandeur dans Bossuet. - L'oraison funèbre du P. Bourgoing: difficulté de la tâche; comment l'orateur agrandit son sujet. - Est-il vrai que ce discours renferme une critique indirecte de la compagnie de Jésus? - Premiers linéaments du sermon sur l'Unité de l'Église. - Allusion délicate au rôle que le P. Bourgoing remplissait auprès de la personne du duc d'Orléans. - Bossuet s'inspirant des Pères de l'Église. -Les sermons de Bossuet, source féconde pour ses oraisons funèbres | 232 |
VINGT-NEUVIÈME LEÇON L'ORAISON FUNÈBRE DE NICOLAS CORNET
Est-il vrai, comme le prétend Ledieu, que l'oraison funèbre de Nicolas Cornet, telle qu'elle fut imprimée en Hollande, à l'insu de Bossuet, n'est pas l'oeuvre authentique du grand orateur? Les Mémoires de Ledieu ne méritent pas la même créance que son Journal. - Quelle a toujours été l'opinion de Bossuet, relativement aux cinq propositions extraites de Jansénius? - Sages conseils qu'il donne au maréchal de Bellefonds. - Dans sa lettre aux religieuses de Port-Royal, il leur recommande la soumission pure et simple à l'Église, sans distinction du droit et du fait. - Le cardinal de Noailles et le Cas de conscience. - Bossuet compose ses Jugements ecclésiastiques, et refuse de publier ses Avertissements sur les Réflexions morales du P. Quesnel. - Sa fermeté contre les doctrines n'a d'égale que sa modération vis-à-vis des personnes. - Il trouve moyeu de louer hautement la conduite de Nicolas Cornet, dans l'affaire des jansénistes, sans réveiller les colères qu'avaient fait naître ces questions irritantes. - Bossuet en face des casuistes. - Qu'est-ce que la casuistique? Ses avantages et ses dangers. - Rigorisme et relâchement. - Bossuet garde le juste milieu, frappant à droite ceux qui tiennent "les consciences sous des rigueurs très injustes", et à gauche ceux qui mettent "des coussins sous les coudes des pécheurs" | 253 |
TRENTIÈME LEÇON L'ORAISON FUNÈBRE DE LA REINE D'ANGLETERRE
Ce qui fait la majesté incomparable de ce discours, c'est le contraste entre la grandeur de l'homme et son néant. - L'Écriture racontant les conquêtes et la mort d'Alexandre. - Le rôle de l'orateur chrétien, en face des puissances humaines, n'est pas de les mépriser, mais de les humilier sous la main de Dieu. - Jamais siècle ne fut plus grand que le dix-septième, et ne mérita de plus sévères leçons. - Dans le sublime exorde de son oraison funèbre, Bossuet s'inspire d'Isaïe. - L'évêque d'Amiens à Saint-Denis, et le P. Seuault à Notre-Dame de Paris, font l'éloge de la même princesse, dans de pitoyables discours pleins d'enflure et de mauvais goût. - Canevas de Bossuet: léger reproche à l'orateur, qui exagère la prudence de Henriette et la paix religieuse des premières années du règne de Charles Ier. - Deux nobles infortunes: Marie-Antoinette de Lorraine et Henriette-Marie de France. - La révolution d'Angleterre appréciée par Bossuet. - Ce que doit être la pspanlosopspane de l'spanstoire, science inconnue des anciens, et dont la Bible seule a posé les principes, notamment dans les prophéties de Daniel. - Les deux lois de l'spanstoire: Providence de Dieu et liberté de l'homme. - L'école déiste battue en brèche par l'évêque d'Hippone et par l'évêque de Condom. - Comment Bossuet réfute d'avance l'école fataliste de Herder, de Hégel et des éclectiques modernes, d'où est née la trop célèbre théorie du succès. - Bossuet a le tort d'assigner, pour unique cause de la révolution d'Angleterre, la révolte religieuse du seizième siècle, sans mentionner du même coup les tendances politiques de l'absolutisme, vers lequel la Réforme poussait les souverains. - Quoi qu'en dise M. Guizot, nul n'a mieux que Bossuet dépeint l'étrange figure de Cromwell, dont les crimes trouvent auprès de certains spanstoriens une coupable indulgence. - L'avenir religieux de la Grande-Bretagne | 277 |
TRENTE-ET- UNIÈME LEÇON L'ORAISON FUNÈBRE DE MADAME
Pourquoi les Mémoires du temps parlent si volontiers de Madame Henriette d'Angleterre. - Qualités de coeur et d'esprit qui distinguaient cette princesse, plus admirée de la cour que chère au duc d'Orléans. - La consternation générale, que produisit sa mort, explique certaines paroles de l'évêque de Condom. - Bossuet auprès du lit de mort de la duchesse d'Orléans. - Dans l'oraison funèbre de Henriette de France, il retrace en traits énergiques une des plus grandes catastrophes de l'spanstoire; dans celle de Henriette d'Angleterre, il pleure tendrement sa fille spirituelle. - Suaviter et fortiter: comment il se fait que les natures les plus puissantes sont souvent les plus sensibles et les plus délicates. - Le genre gracieux dans l'Aigle de Meaux. - Le discours de Bossuet, comme les Pensées de Pascal, découvre à la fois les misères et les grandeurs de l'homme. - Une page sublime de Tertullien sur la dignité de la chair et la résur rection des corps. - Isaïe et le prêtre de Carthage prêtent à Bossuet leur sombre pinceau. - Les caveaux de Saint-Denis, où les grands morts du royaume ont peine à se faire une petite place. - Bossuet décrit plus simplement et plus noblement que les Pères la fragilité de la vie. - Les derniers moments de Madame. - Mascaron comparé à Bossuet. - Admirable portrait de Henriette d'Angleterre | 329 |
TRENTE-DEUXIÈME LEÇON L'ORAISON FUNÈBRE DE MARIE-THÉRÈSE
La vie calme et douce de Marie-Thérèse ne demandait point un discours dramatique. - Bossuet sait toujours, suivant le précepte de Pascal, conformer l'éloquence au sujet. - Le P. Élisée, plagiaire inhabile de l'évêque de Meaux. - Mascaron et Flécspaner, concurrents de Bossuet. - Comment l'évêque de Nîmes se peint lui-même sous des traits embellis. - Les emprunts, qu'il a coutume de faire aux grands orateurs de l'époque, ne prouvent pas précisément que sa mémoire fût "un peu ingrate". - Division très simple du discours de Bossuet. - Il établit que les familles régnantes ont à remplir une mission providentielle. - Il caractérise d'un mot les luttes mémorables de la maison de France et de la maison d'Autriche. - Le P. Lacordaire a-t-il raison de justifier complètement la politique étrangère de Richelieu? - Les conférences de la Bidassoa, décrites parallèlement par l'évêque de Nîmes et par l'évêque de Meaux. - Bossuet, qui parlait en 1683, avant les désastreux événements qu'il ne pouvait prévoir, a-t-il exagéré les grandeurs du règne de Louis XIV? - Hommage aux Bourbons qui ont fait la France. - S'il est vrai, comme l'affirme Rohrbacher, que "Fénelon ne s'est jamais laissé éblouir de la gloire de Louis XIV." - Les éloges de l'archevêque de Cambrai mis en regard de ceux de Bossuet. - La créance que méritent les Mémoires de Saint-Simon, où l'auteur passe tour à tour du réquisitoire le plus violent à la flatterie la plus basse. - Bossuet plus réservé admire les gloires sans ménager les faiblesses. - Ézécspanel contre Tyr, et Bossuet contre Alger. - Un correctif à la déclaration de 1682 | 358 |
TRENTE-TROISIÈME LEÇON L'ORAISON FUNÈBRE DE LA PRINCESSE PALATINE
Ce qu'étaient les grandes dames du dix-septième siècle. - Jeunesse d'Anne de Gonzague religieuse sans vocation. - Que faut-il penser de la Fronde parlementaire et de la Fronde aristocratique? Tableau qu'en trace Bossuet. Le rôle des femmes et, en particulier, d'Anne de Gonzague au milieu des factions. - La princesse Palatine, trompée par Mazarin, apprend à connaître "le faible des grands politiques". - Les oraisons funèbres de Bossuet sont une peinture complète de son époque. - Le royaume de Pologne, au temps de Marie de Gonzague: portrait de Charles-Gustave par Bossuet. La Pologne manque à l'Europe, à la France et à l'Église. - Le scepticisme d'Anne de Gonzague: comment expliquer que l'incrédulité du dix-huitième siècle soit sortie de la France catholique du dix-septième? - Les précurseurs de Voltaire, après la Réforme et sous le règne de Louis XIV. - Bossuet et La Bruyère en face des esprits forts: "qu'ont-ils vu ces rares génies, qu'ont-ils vu plus que les autres?" - L'homme ne sait le tout de rien. - Comment le déisme n'est qu'un athéisme déguisé. - Un mot sur les mystères: comprendre et croire. - Deux songes d'Anne de Gonzague. - Le miracle est-il possible? - L'incrédulité au lit de la mort | 387 |
TRENTE-QUATRIÈME LEÇON L'ORAISON FUNÈBRE DE LE TELLIER
Relations de Bossuet avec la famille Le Tellier. - Les injustes critiques de l'abbé de Saint-Pierre contre l'honnêteté du chancelier sont démenties par tous les documents contemporains. - Rôle de Le Tellier dans la Fronde; arrestation des princes; caractère de Mazarin. Bossuet juge les hommes et les événements avec une remarquable impartialité. Un habile agitateur: le cardinal de Retz dépeint par l'évêque de Meaux. - Les quatre articles de l'assemblée de 1682. - Comment Fleury et Bossuet sont d'accord, pour apprécier les prétendues libertés de l'Église gallicane et refouler les envaspanssements du pouvoir séculier. - Le Tellier finit, mais trop tard, par comprendre qu'il est dangereux de remuer la question de l'autorité du pape. - Le chancelier, magistrat intègre et sévère, s'efforce d'opposer une barrière aux abus de la cspancane. - Quelle idée Bossuet se faisait des fonctions judiciaires | 436 |
TRENTE-CINQUIÈME LEÇON L'ORAISON FUNÈBRE DE LE TELLIER (SUITE). - RÉVOCATION DE L'ÉDIT DE NANTES. - LIBERTÉ DE CONSCIENCE
Les divers sens du mot conscience et du mot liberté. - L'homme est-il libre de manifester sa croyance au dehors par l'enseignement et par le culte? - Le système de la liberté de conscience absolue et illimitée est une cspanmère et une absurdité. - M. Jules Simon et les Mormons. - Lamennais condamné par l'encyclique de 1832. - La tolérance civile de tous les cultes, en théorie et en pratique: le moyen âge et les temps modernes. - Un État non catholique peut-il prétendre aux mêmes droits qu'un État catholique? - Le véritable caractère de l'édit de Nantes. - Politique de Richelieu et de Mazarin vis-à-vis des protestants. - La révocation totale de l'édit de Nantes, bien qu'accueillie par tous les catholiques de France avec un grand enthousiasme, n'en a pas moins été une faute regrettable. - Comment l'édit de 1685 a été apprécié par Hersau, Maboul, Flécspaner et Bossuet. - L'évêque de Meaux, pas plus que l'archevêque de Cambrai, n'approuva les mesures de rigueur employées contre les huguenots par les agents du roi: il était pour la persuasion et non pour la violence | 460 |
Caractéristiques techniques
PAPIER | |
Éditeur(s) | Hachette |
Auteur(s) | Charles-Émile Freppel |
Collection | Littératures |
Parution | 01/11/2020 |
Nb. de pages | 394 |
Format | 15.6 x 23.4 |
Couverture | Broché |
Poids | 538g |
EAN13 | 9782329508252 |
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