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De la baltique au pacifique
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Librairie Eyrolles - Paris 5e
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De la baltique au pacifique

De la baltique au pacifique

Czeslaw Milosz - Collection Littérature étrangère

280 pages, parution le 15/11/1990

Résumé

"On passait d'abord près de l'embarcadère. Des barrières métalliques bordaient le trottoir, polies par le toucher jusqu'à l'éclat, on pouvait s'y appuyer ou s'y asseoir, et regarder. Si je dis maintenant ce que l'on voyait, je devrais préciser que je m'y trouve à la fois comme petit garçon, adolescent et jeune homme; de nombreuses années de contemplation se réduisent donc à un instant. On apercevait d'abord le bateau, sur le point d'appareiller: les passagers grimpaient sur la passerelle, on se bouchait les oreilles lorsque la sirène retentissait, un coup puis un second, les amarres étaient larguées au milieu des cris de Józiuk et de Antuk. Ou bien on voyait le bateau qui se rapprochait, encore dans le lointain, lorsqu'on ne distinguait que le scintillement de ses aubes. Les bateaux s'appelaient Courrier et Express, me semble-t-il (bien que je n'en sois pas certain); ensuite, il y en eut un troisième, Agile, magnifique, doté d'un véritable pont. On accordait beaucoup d'importance au bateau sur lequel on réussissait à embarquer pour les excursions scolaires à Werki. Ils remontaient toujours la rivière, jusqu'à Werki, et même plus loin, vers Niemenczyn, mais ne la descendaient jamais. On pouvait encore voir l'embarcadère des canots qui étaient peints de lignes multicolores le long de la coque, d'un bec légèrement recourbé à l'autre. Le passeur plaçait cinq ou six personnes et les transportait sur l'autre rive, celle du quartier de Pioromont; il se servait d'un long aviron, également peint, et il avançait en poussant dessus, à moins que l'eau, au printemps ou à l'automne, ne fût trop haute. On voyait également les radeaux de bois flottant, de longs trains de bois _ surtout du pin _ avec une cabane et un foyer sur le dernier radeau, qui était également muni d'un aviron de gouvernail, long et lourd. Les scieries, où les radeaux s'immobilisaient, en quantité si grande parfois que toute la Wilia en était recouverte, se trouvaient un peu plus bas, au-delà du Pont Vert, en face de l'église Saint-Jacques."

des choix, des moments difficiles ou exaltants, et qui représentent aussi une partie de l'histoire de l'émigration polonaise à Paris, après la Seconde Guerre mondiale.

Ces essais, dans la variété de leur forme et des sujets abordés, permettent de suivre de manière vivante les méandres et les étapes d'une pensée qui cherche à percer la nature véritable de notre XXe siècle.

Czeslaw Milosz, né en 1911 en Lituanie, se consacre très tôt à la poésie. En 1951, il rompt avec la Pologne. Après une dizaine d'années passées en France, il s'installe aux Etats-Unis, où il enseigne les langues et littératures slaves à l'université de Californie (Berkeley). Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1980.

L'auteur - Czeslaw Milosz

Czeslaw Milosz (1911-2004) fut poète, romancier, essayiste et traducteur. Après des études de droit à Vilnius, il se consacre à la poésie. Il fonde avec d'autres poètes le groupe littéraire et la revue d'avant-garde Zagary. Socialiste engagé, il travaille à la radio polonaise de Vilnius en 1937, avant de rejoindre la résistance. À Varsovie, il apporte son aide aux personnes traquées par le régime nazi : le mémorial de Yad Vashem en Israël lui a attribué le titre de Juste parmi les Nations. De 1945 à 1950, il collabore au service diplomatique de la République Populaire de Pologne, puis, prenant ses distances, il demande l'asile politique à la France. En 1961, Czeslaw Milosz s'installe aux États-Unis, où il occupe la chaire de langues et littératures slaves à l'université de Berkeley (Californie) et adopte la nationalité américaine, en 1970. En 1980, il reçoit le prix Nobel de littérature et ses poèmes sont enfin autorisés dans son pays d'origine. À partir de 1995, Czeslaw Milosz effectue des séjours de plus en plus fréquents en Pologne et s'y réinstalle finalement les dernières années de sa vie.Auteur d'une oeuvre considérable, Czeslaw Milosz a notamment publié L'Immoralité de l'art (Fayard, 1988), Terre inépuisable (Fayard, 1989), Chroniques (Fayard, 1990), La Terre d'Ulro (Albin Michel, 2000), Le Chien mandarin (Mille et une nuits, 2004) et Abécédaire (Fayard, 2004).photo : © Andrej Milosz, Varsovie

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Caractéristiques techniques

  PAPIER
Éditeur(s) Fayard
Auteur(s) Czeslaw Milosz
Collection Littérature étrangère
Parution 15/11/1990
Nb. de pages 280
Poids 347g
EAN13 9782213025179

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