Résumé
Ce volume est un extrait du Commentaire du Coran par le grand soufi marocain, Ibn 'Ajîba. Il porte précisément sur la signification spirituelle de la plus célèbre sourate du Coran, la Fâtiha, celle qui ouvre le Livre sacré et qui est récitée quotidiennement à plusieurs reprises lors de chaque prière par tous les croyants dans le monde entier mais souvent sans en comprendre le sens. C'est cette lacune que vient combler ce petit traité.
Ce texte est à la fois d'un contenu intemporel et d'une actualité brûlante puisqu'il est constitué par les enseignements d'un sage musulman sur le sens du Destin en période d'épidémie.
Les principes qu'ils contiennent sont ceux que son auteur appliqua à sa propre existence alors que le Maroc connut une épidémie de peste. Il s'agit d'accepter le Destin qui module la vie du musulman sans négliger les précautions nécessaires. Ces principes ne mettent d'ailleurs pas à l'abri de la maladie et de la mort mais aident à y faire face et sont un message d'espoir quelle que soit l'issue. Ils se réfèrent essentiellement à l'attitude intérieure à adopter et qui est celle au principe de l'islam : soumission.
Comme le dit un maître : « Toute crise représente le rappel à une fin qui ne laisse pas le temps de désespérer ou de se perdre en pensées futiles, mais qui concède toujours le temps d'une invocation, d'une prière où l'on redécouvre notre propre incapacité face au mystère de la Toute-Puissance divine, et où l'on découvre la participation à la protection de Dieu qui prend soin et sauve. »
Plus qu'un exposé doctrinal sur la question épineuse du Décret divin et de la Prédestination, ce
texte se présente avant tout comme un enseignement spirituel, une initiation à la sagesse dans la
plus pure tradition du soufisme, suivant la voie contemplative de la confrérie soufie, la Shâdhiliyya. Mais c'est aussi un témoignage de foi vivant, un appel à la vigilance intérieure et à l'ascension du coeur, un message d'espoir nourri par la certitude de la Vie éternelle de l'Au-delà.
Le maître y affirme la prééminence de la Toute-Puissance de Dieu, inséparable de Sa Sagesse,
qui se manifestent toutes deux sous le voile des apparences, y compris celui de la maladie et de
la mort. Il dispense ses enseignements et ses conseils, partage son expérience vécue, face à
l'épidémie de la grande peste au Maroc, pour aider le croyant à se plier pleinement aux décrets
de Dieu. Car Ibn Ajiba s'inquiète des maladies de l'âme, confusions et déficiences qui peuvent
surgir chez le croyant dans ces moments d'épreuves, concernant en particulier l'Unicité absolue
de Dieu, la foi dans le Destin, l'acceptation de la mort, la confiance en la Providence.
Pour y remédier, Ibn Ajiba préconise « l'éducation à la certitude », grâce à laquelle le croyant
sera élevé progressivement de la connaissance à la contemplation, et jusqu'à la réalisation
spirituelle en Dieu.
Ce texte d'Ibn Ajiba a bien entendu un écho tout à fait particulier dans le contexte qui est le nôtre, encore marqué par la pandémie du coronavirus apparu à la fin de l'année 2019. Toutefois, l'actualité du texte d'Ibn Ajiba et son principal intérêt ne tiennent pas seulement aux circonstances communes
entre son époque et la nôtre, c'est-à-dire celles de l'épidémie, mais dans le fait que les
enseignements qu'il véhicule, dans le langage propre à la tradition islamique, sont universels,
dans le double sens du terme : parce qu'ils s'adressent au coeur de chacun, et parce qu'ils visent à
les orienter justement vers le Dieu Un et Unique.
Il en résulte un volume succinct susceptible d'aider les croyants du monde entier et qui donnera à réfléchir et à espérer à tous...
Le tout est précédé d'une petite introduction à la vie d'Ibn 'Ajîba lui-même et à ce traité.