Les facteurs d’augmentation des dépenses de santé sont bien identifiés : la démographie et l’allongement de la durée de vie, l’évolution des habitudes de soins des nouvelles générations et… le progrès des techniques médicales, qui se révèle un facteur décisif de l’évolution de la consommation de soins. Pour autant, les révolutions numériques et technologiques qui bouleversent notre économie et nos vies quotidiennes n’ont pas encore donné leur plein effet dans notre système de santé, confronté non seulement à des difficultés de financement mais aussi à la rigidité de ses structures et aux réticences de ses acteurs. L’innovation dans le domaine de la santé, à l’instar de ce qu’on constate dans d’autres secteurs de l’économie, peut devenir un facteur d’efficience : personnaliser la prévention et les traitements, transformer l’exercice médical en s’appuyant sur des systèmes experts et des technologies avancées, développer la médecine en réseau adossée à des nouveaux modes d’organisation, externaliser les soins en ambulatoire et à domicile, faire émerger de nouveaux métiers.
L’objet de l’étude consiste à analyser la portée de ces nouvelles approches de la médecine dans la chaine de soins, de la prévention au diagnostic et au soin. S’appuyant sur des exemples concrets en France et à l’étranger, l’auteur formule dix propositions pour lever les freins à l’arrivée et à la diffusion des innovations. En ce sens, l’étude vise à déporter le débat actuel, qui se concentre sur une régulation principalement financière, vers les opportunités que les nouvelles technologies ouvrent pour une exploitation des gisements d’efficience que recèle notre système de santé au bénéfice des patients et de la collectivité, dès lors que des conditions favorables sont réunies.