Résumé
Les jeunes, on les dit « moins engagés » que leurs aînés. Ils seraient devenus «individualistes», «égoïstes», accrochés aux smartphones, aux écrans. Et pourtant, ils n'hésitent pas s'inviter dans le débat, souvent là où on ne les attend pas, quand on ne s'y attend pas. En moins de dix ans, on a connu les émeutes des banlieues, les grèves étudiantes du CPE, les manifestations lycéennes, les mobilisations des «indignés». «Égoïstes» ces étudiants qui manifestent pour les retraites ? «Indifférents», ces lycéens qui prennent la rue pour défendre les sans- papiers?
En face, les pouvoirs publics, les institutions, oscillent entre crainte et mépris, manifestant leur méconnaissance de cet «espace» générationnel. Face aux manifestations de lycéennes ou d'étudiant·es, les pouvoirs en place restent circonspects, personne ne sachant vraiment comment ce type de mouvement social peut évoluer, se développer et mettre à mal les politiques. «Les jeunes s'engagent-ils », continuent pourtant à demander les décideurs publics, les professionnels de la jeunesse, les responsables politiques, syndicaux et associatifs, les sondages. Ces discours témoignent d'une méconnaissance et d'une incompréhension des choix et des pratiques d'action des jeunes.
Sans prétendre à l'exhaustivité, l'ouvrage s'intéresse à la diversité des engagements des jeunes. Il s'attache à saisir les formes actuelles de leur engagement en s'intéressant aux espaces au sein desquels elles se déploient: les collectifs, les protestations et les dispositifs d'action publique. De l'engagement des «jeunes des cités» à ceux de l'UMP, l'ouvrage propose un panorama, parfois déroutant, de cet engagement. Un livre polyphonique qui décrypte une réalité contradictoire et mouvante.