L’Europe doute d’elle-même comme un grand nombre de citoyens doute d’elle. La tendance à la procrastination, à l’autoflagellation et la mise en accusation systématique de l’Union européenne nous font perdre de vue ce qu’elle nous a apporté – et dont le Brexit est un puissant révélateur –, la puissance qu’elle représente vue depuis l’extérieur et les menaces considérables qui grandissent à nos portes et dont elle nous protège.
Le manque de pédagogie et de stratégie risque de laisser le champ libre aux partis eurosceptiques et europhobes qui gagnent du terrain dans plusieurs pays. L’heure est grave. Nous sommes peut-être à la veille de la fin de l’Union et du morcellement de l’espace européen. S’il est légitime de porter un regard critique sur l’Union européenne, rejeter en bloc le principe de l’intégration, c’est se vouer à l’impuissance. Il en va de notre sécurité et de notre compétitivité – celle de l’Europe donc celle de la France.
Cette note, qui s’adresse au premier chef aux prochains dirigeants du pays, est le fruit d’une réfl exion collective et de nombreuses auditions de représentants d’entreprises de taille et secteurs variés. Elle met en lumière les principaux acquis et voies de progrès de l’Europe tels qu’ils sont perçus par l’entreprise. Elle souligne également les attentes des entreprises vis-à-vis de l’Union européenne : que celle-ci soit moins naïve, « montre ses muscles » et soit un levier efficace de prospérité. L’emploi doit être la priorité absolue, devant la protection du consommateur. Cette Europe de l’offre, vers laquelle il faut tendre, doit mettre l’innovation au cœur de son projet.