Résumé
Ce livre traite de la terreur exercée par les États-Unis partout dans le monde. Il n'est pas spécialement dirigé contre l'Amérique et sa brutalité, mais il analyse l'esprit de la société la plus puissante de la terre et, peut-être, de tous les temps, pour comprendre pourquoi, dès leur naissance, les États-Unis ont été en guerre permanente. Concrètement, il est possible d'affirmer que l'esprit de ce grand pays est le mélange (le melting pot) du protestantisme fondamentaliste (évangélisme), de la volonté de puissance dans le sens nietzschéen, de l'hypocrisie "humaniste", du maccarthysme et de l'impérialisme. L'expression qui couvre le mieux cet esprit particulier est le néolibéralisme américain. L'esprit néolibéral est accompagné d'un discours idéologique qui s'établit autour de notions telles que la démocratie, les droits de l'homme, hypocrisie d'ailleurs assez transparente, qui fait partie des règles du jeu imposées par la "communauté internationale" (lire: américaine) actuelle. La puissance extraordinaire dont dispose l'Amérique est due au fait que ce pays a su mieux que quiconque au monde développer une des plus importantes caractéristiques humaines : la rationalité dans la recherche de l'efficacité concrète. Cependant, cette efficacité américaine, au lieu d'être orientée vers le bien-être humain, est, dans sa forme néolibérale surtout, orientée vers le profit, ce qui, dans la pratique, donne des résultats terrifiants. Cette domination, en apparence illimitée, des États-Unis est aussi très fragile car elle se nourrit des richesses (matières premières, énergies, etc.) de ses victimes qui, un jour, pourraient lui manquer. Et si ce pays perdait une seule de ses positions essentielles, par exemple le contrôle du "libre échange" mondial, ou s'il devait renoncer à son expansionnisme, il s'écroulerait comme un château de cartes. Ce qui est le plus terrifiant pour les États-Unis eux-mêmes, c'est le fait qu'ils soient pratiquement obligés d'intensifier, d'une façon permanente, leur domination, leurs interventions impérialistes et leur brutalité.