Résumé
J'ai été amené à diviser ce travail : l'une - que je présente - relate, sous le titre de « Voie métaphysique », les principes de la Tradition et son mouvement philosophique et cosmogonique ; la seconde, sous le titre de « Voie Rationnelle » relatera la systématisation de la Tradition, avec le Taoïsme, ou « Voie et vertu de la Raison », de Laotseu. Je me suis reconnu le droit d'agir ainsi, parce que les enseignements de la « Voie métaphysique » eussent été incompréhensibles sans commentaires ; j'ai donc adapté à la mentalité occidentale et, immédiatement, les commentaires que j'ai faits, au lieu de contraindre à une traduction, toujours fatigante, en langage occidental, des théories en langage jaune, qu'il m'eût été personnellement plus facile d'exposer. Et si, après la lecture ardue, ou le rejet pur et simple, de ces difficiles, mais merveilleuses doctrines, on me dénie le mérite d'être élégant, intéressant et agréable, du moins serai-je en droit de me rendre ce témoignage que je n'aurai pas cessé d'être un interprétateur respectueux de la tradition, et un fils exact et pieux des maîtres qui me l'enseignèrent. Ce témoignage libère ma conscience. C'est de celui-là seul que j'ai toujours été, et que je demeure soucieux. Car le succès de cette petite contingence, qui est l'exposé local d'une doctrine, n'importe pas à un verbe qui se sait éternel. Les religions actuelles des peuples jaunes se composent d'une foule d'éléments divers. Il n'y faut voir qu'un fatras populaire, issu de trois foyers générateurs : la religion primitive, le taoïsme, le confucianisme. Ces trois influences, amalgamées plus ou moins heureusement à travers les siècles, constituent la religion traditionnelle de l'empire : à ces trois influences correspondent trois liturgies, qui forment l'ensemble des cérémonies officielles et populaires.