Le coût du travail et l'emploi

Le mode de financement de la protection sociale est régulièrement dénoncé comme étant défavorable à l'emploi. Pourtant les projets de réforme n'ont jamais fait défaut. Au-delà de certains aménagements sur les bas salaires et l'introduction de la CSG, la réforme n'a jamais eu lieu.
Au regard de ses principaux partenaires, et notamment des pays de la zone euro, la structure des prélèvements obligatoires en France reste atypique. La part des cotisations sociales y est exceptionnellement élevée; le poids de l'impôt y est faible. En somme ce qui différencie la France des autres pays industrialisés, c'est le poids des cotisations sociales qui, à niveau de salaire égal, est plus élevé qu'ailleurs. L'ampleur du déséquilibres des comptes sociaux trouve du reste une partie de son explication dans l'évolution, peu dynamique, de l'assiette des cotisations.
Depuis 1993, et surtout à la fin de 1995, divers allégements des cotisations sociales patronales sur les bas salaires ont été introduits. Compte tenu de leur caractère récent, il est difficile d'apprécier leur impact en termes d'emplois. Cette réduction des charges va néanmoins dans un sens favorable à l'emploi. Elle favorise l'insertion des travailleurs à faible qualification écartés du marché du travail et peut faciliter leur intégration dans une organisation qualifiante. Il n'en reste pas moins que le coût du travail non qualifié n'est déterminé en France ni par la loi de l'offre et de la demande, ni par une négociation entre représentants des employeurs et des salariés. Or la valeur du coût du travail peu qualifié coexiste depuis des années avec un important excès de l'offre sur la demande de travail.
Les Dossiers thématiques sont une publication commune de l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques), de la DARES (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques - ministère du Travail et des Affaires sociales), et de LIAISONS SOCIALES. Le choix des thèmes est assuré par le comité éditorial composé de Baudouin Seys (INSEE), Laurence Bloch (INSEE), Jean-Louis Dayan (DARES), Mireille Elbaum (DARES), Olivier Marchand (DARES) et Adrien Popovici (Liaisons Sociales) qui en assure la direction.