Résumé
L'auteur
Jacques-Antoine Dulaure, né le 3 décembre 1755 à Clermont-Ferrand et mort le 18 août 1835 à Paris, est un archéologue et historien français.
L'oeuvre
«L'ouvrage que je publie manquait à notre littérature. Les mythologues, les scrutateurs de l'antiquité y trouveront quelques aperçus nouveaux, des explications sur l'origine, jusqu'à présent inconnue, de plusieurs divinités, quelques découvertes, et surtout le rapprochement d'un grand nombre de traits épars dans une immensité de livres peu communs, de notions inédites, puisées dans des manuscrits, ou fournies par des amateurs, dont l'ensemble offrira une face nouvelle de l'histoire.
Je ne me borne point à l'historique du culte du Phallus, à débrouiller le chaos de son origine, à suivre ses ramifications, ses différences, ses rapports dans chaque pays, j'y joins le tableau des opinions, des moeurs, des institutions correspondantes qui dirigeaient les différentes nations où ce culte est en vigueur. On verra qu'entre elles et lui, il existe une harmonie parfaite. Je traite aussi de toutes les divinités créées par le même motif, adorées dans la même intention. J'établis leur source commune, leur filiation, leurs altérations diverses.»
Au sens moderne, le phallus est confondu avec la verge en érection. Or l'un et l'autre ont des fonctions bien différentes : hautement symbolique pour le premier et typiquement organique pour la seconde. On s'interroge alors sur l'obsession des homosapiens à vouloir séparer l'organe de son symbole. La préhistoire du phallus.
La première représentation connue d'un homme ithyphallique, c'est-à-dire en érection, remonte à la fin du paléolithique (- 18.000 ans environ). C'est au coeur de la grotte de Lascaux, dans la partie nommée « Puits de l'homme mort », qu'a été découverte dans les années 40, une peinture rupestre aussi exceptionnelle qu'énigmatique. La scène est centrée sur un homme à tête d'oiseau qui rappelle étrangement le dieu Horus. En position horizontale, bras écartés comme des ailes, il semble en lévitation. Il est accompagné d'un bison, d'un rhinocéros, d'un oiseau posé sur le haut d'un bâton, d'une lance et de son propulseur. Son corps phallique, indemne de blessures, exhibant un sexe dressé vers les cieux, intrigue. Ne serait-on pas en présence d'une des premières tentatives de sapiens de donner à l'organe en érection une valeur symbolique ?