Le sexe incertain
Androgynie et hermaphrodisme dans l'antiquité gréco-romaine
Luc Brisson - Collection Vérité des mythes
Résumé
En Grèce ancienne et à Rome jusqu'à la fin de la République, les êtres humains et les animaux qui passaient pour être pourvus des deux sexes étaient impitoyablement éliminés, comme des monstres, comme des signes funestes envoyés aux hommes par les dieux pour annoncer la destruction de l'espèce humaine. Expulsée de la réalité ou maintenue en marge, la bisexualité, entendue comme possession des deux organes sexuels, joua pourtant un rôle important dans le mythe, qu'il s'agisse de bisexualité simultanée, ou de bisexualité successive.
La bisexualité simultanée caractérise des êtres qui sont des archétypes, des être primordiaux. Dans la mesure où c'est d'eux que dérivent les dieux, les hommes et les animaux qui, pourvus d'un seul sexe, masculin ou féminin, constituent notre monde, ces archétypes doivent être pourvus simultanément des deux sexes, car ils se trouvent en-deça de cette « sexion ». En l'être humain, le souvenir de cet état primordial suscite une nostalgie qui s'exprime avec une profonde émotion dans le mythe qu'Aristophane raconte dans le Banquet de Platon. Chaque couple, hétérosexuel ou homosexuel, aux moments les plus intenses de ses unions intermittentes, désire réaliser une impossible fusion permanente qui le ramènerait à cet état antérieur où l'être humain était double.
La bisexualité successive revêt une signification très différente. Sont affectés successivement des deux sexes, des médiateurs et essentiellement des devins, tel Tirésias. Le fait qu'il ait été d'abord un homme, puis une femme avant de redevenir un homme lui permet d'établir un rapport entre le monde des hommes et celui des femmes. Tout se passe donc comme si un être qui transcende les oppositions (hommes / dieux ; né /mort) autour desquelles s'articule la réalité devait symboliser cette transcendance dans l'opposition la plus importante pour l'être humain : l'opposition entre l'homme et la femme.
Luc Brisson est directeur de recherches au CNRS. Il a publié de nombreux travaux consacrés à la philosophie et la religion grecques. Aux Belles Lettres, on lui doit notamment, avec F. Walter Meyerstein, Puissance et limite de la raison. Le Problème des valeurs (1995) et, avec Alain Segonds, la Vie de Pythagore de Jamblique (nouvelle édition, 2008).
Sommaire
Avant-propos
Table des abréviations
Note pour la translittération du grec ancien
Introduction
I. Le monstre
Le prodige funeste
L'erreur de la nature
Le phénomène
II. Bisexualité et homosexualité
Le mythe d'Hermaphrodite raconté par Ovide
Masculin et féminin en Grèce et à Rome
L'homosexualité en Grèce et à Rome
III. L'archétype
Le mythe d'Aristophane dans le Banquet de Platon
Orphisme
Gnosticisme
Les oracles chaldaïques
Le corpus hermétique
Le Phénix
IV. Le médiateur
Le mythe de Tirésias
Petit bestiaire associé au mythe de Tirésias
Conclusion
Notes
Bibliographie
Postface à l’édition de 2008
Bibliographie complémentaire
Index des passages cités
Index des noms propres
Index des notions
Caractéristiques techniques
PAPIER | |
Éditeur(s) | Les Belles Lettres |
Auteur(s) | Luc Brisson |
Collection | Vérité des mythes |
Parution | 18/09/2008 |
Nb. de pages | 188 |
Format | 15 x 21.5 |
Couverture | Broché |
Poids | 268g |
EAN13 | 9782251324456 |
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