Résumé
Étonnante période de notre histoire, où le faste et la licence s'opposent à la misère du peuple et aux ravages de la guerre: le roman de la Régence.
De 1715 à 1723, la France a été gouvernée par Philippe d'Orléans, régent du jeune Louis XV. Pour les uns, c'était un débauché, un libertin qui n'a pensé qu'à assouvir ses plaisirs avec la complicité de son âme damnée, l'abbé Dubois. Pour d'autres, un travailleur acharné, épris de liberté et amoureux des arts qui a su comprendre les bouleversements profonds qui agitaient la société de son temps. Il a incontestablement laissé au jeune Louis XV un pays dans un meilleur état que celui où il l'avait trouvé.Pour raconter cette période très étonnante de l'histoire de France, Michel Peyramaure suit le destin d'un jeune provincial, Étienne Maillard, qui se trouve entraîner dans le sillage de la vie tumultueuse de son ami d'enfance, l'abbé Dubois. S'il a participé sans vergogne aux pires turpitudes de son maître, le Régent, Dubois a été aussi un remarquable connaisseur de la politique de son temps et un inlassable serviteur des intérêts du royaume à travers toute l'Europe. Dans le regard du jeune Étienne Maillard, la petite et la grande Histoire se rejoignent dans une fresque somptueuse...On retrouve toute la verve de conteur et le talent de peintre inspiré de Michel Peyramaure dans ce deuxième volume de la trilogie qu'il consacre à l'histoire de l'Ancien Régime. Après "Les Bals de Versailles" et avant "Le Parc aux cerfs", le lecteur plongera avec fascination dans cette période fastueuse et atroce où germaient les premiers ferments de la révolution.
Sommaire
Le Roi Soleil avait lancé à Versailles la mode des bals masqués; Philippe voulut avoir les siens à Paris. Il choisit l'Opéra, établissement distant du Palais d'un jet de flèche. Outre distraire sa compagnie, il souhaitait moraliser ces divertissements qui, aux barrières, tournaient souvent à la débauche et à la violence.Un soir de janvier, au cours de l'année 1717, j'assistai à l'un de ces spectacles où se retrouvaient les gentilshommes de la cour, les fonctionnaires du Palais et quelques magistrats pas trop collet monté. Chacun, tenu de porter un déguisement et un masque, jouissait ainsi d'une liberté de propos et de comportement qui, le champagne et la danse aidant, tournait rapidement au dévergondage plutôt que de servir d'exemple aux réjouissances populaires.Travesti en diable rouge, l'abbé Dubois donnait le ton, soulevant les robes des femmes avec sa fourche pour leur piquer les fesses. Monseigneur le Régent, costumé en prince de Tartarie, ne bougeait guère et, prudemment, évitait de danser; avachi dans un fauteuil, il lutinait sans retenue une grosse dame assise sur un de ses genoux, l'autre étant occupé par sa fille, la duchesse de Berry qui, déjà ivre lorsque le premier violon donna le signal de la danse, lui mordillait les oreilles et la nuque.Si l'on était d'une nature pudibonde, mieux valait ne pas pousser les portes donnant accès aux loges: on s'y livrait à d'autres genres de divertissements.Sur le coup de minuit, alors que la vieille ducaille avait pris ses quartiers, une grande femme costumée en reine d'Orient, le visage voilé d'un masque fait de pierres de couleur, s'avança sur la piste après une "gaillarde" endiablée. Jouant les Salomé, elle dévoila voile après voile, pétale après pétale, la rose ardente de son corps. On l'applaudit, on la lutina, puis un Indien à moitié nu l'entraîna dans la fosse de l'orchestre où chacun, en s'accoudant à la balustrade, put jouir de leurs ébats.J'aurais aimé savoir si Élisabeth Jacquet, devenue, peut-être, Mme la comtesse de Frémont, assistait à ce spectacle de lupanar. Je tentai de la reconnaître à sa démarche et à la façon particulière qu'elle avait d'agiter son éventail, mais je dus y renoncer.Dans les jours qui suivirent, alors que je revenais d'une visite au quai des Orfèvres, où une partie de la berge avait sombré dans la Seine à la suite de pluies diluviennes, j'entendis un colporteur débiter une chanson qui parlait de l'abbé Dubois:"Je ne trouve pas étonnantQue l'on fasse un ministreEt même un prélat importantD'un maquereau et d'un cuistre..."Sur le Pont-Neuf, c'est le Régent que l'on brocardait allègrement:"Si tu veux ton ParlementChanger l'humeur hautaineDe Pontoise, Sire Régent,Fais-le passer à Fresnes ;C'est un lieu de correction..."L'auteur de ces couplets faisait allusion à l'"exil" que Philippe avait décrété à l'encontre des parlementaires qui, selon lui, abusaient de leur droit de remontrance. On aurait eu tort de les poser en victimes: ils trompaient leur ennui à composer des chansons, des poèmes, des libelles qui se retrouvaient dans l'éventaire des colporteurs. J'ai acheté sur le Pont-au-Change un texte ordurier qui aurait pu valoir la corde à son auteur si la victime avait fait preuve de vindicte: "Les Amours du duc d'Orléans".
Caractéristiques techniques
PAPIER | NUMERIQUE | |
Éditeur(s) | Robert Laffont | |
Auteur(s) | Michel Peyramaure | |
Collection | Ecole de brive | |
Parution | 03/03/2005 | 05/12/2013 |
Nb. de pages | 347 | - |
Format | 15.5 x 24.1 | - |
Couverture | Broché | - |
Poids | 541g | - |
Contenu | - |
ePub |
EAN13 | 9782221104019 |
9782221141359 |
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