Les puissances de la défaillance

Rodolphe Olcèse

226 pages, parution le 22/01/2025

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Résumé

La notion de défaillance est essentielle à l'existence humaine, qui ne pourrait s'apparaître à elle-même si l'excès de son épreuve du réel ne la confrontait à des situations critiques. Ces moments critiques lui confèrent en effet un relief nouveau et exacerbent les mouvements de fond qui la traversent, selon un paradigme qui permet également de comprendre l'écriture poétique ou les formes plastiques. Il s'agit ainsi de penser la défaillance comme une dimension constitutive de l'existence, qui ne peut plus être comprise selon les logiques du projet, de la réussite et du résultat qui saturent nos environnements d'existence. Un corpus restreint de philosophes - Søren Kierkegaard, Simone Weil, Emmanuel Levinas, Louis Lavelle, Henri Maldiney et Jean-Louis Chrétien - et une poignée d'artistes - Josef Sudek, Jean Bazaine, Jean-Luc Godard - conduisent à faire le constat qu'une faille traverse toute expérience sensible et permettent d'établir que notre être au monde doit être compris à l'aune d'un déséquilibre impossible à résorber. Ces analyses ouvrent sur une philosophie du témoignage, qui implique ce déséquilibre comme sa condition de possibilité. Elles viennent également nourrir l'horizon d'une vie en commun susceptible d'accueillir toutes les singularités humaines et de les articuler à une exigence de justice qui irrigue la pensée utopique.

Sommaire

Introduction Chapitre 1 : Défaillance inaugurale 1) Une sensibilité à l’excès 2) Ouverture du sentir 3) À l’épreuve de l’absolu Chapitre 2 : Du cri de l’existence au chant du monde 1) Le monde en son origine 2) Le monde en son expérience 3) Le monde en son offrande Chapitre 3 : Les signes mis en déroute 1) Ouvrir le texte 2) Le bord des signes 3) Texture filmique Chapitre 4 : Déposition de la maîtrise 1) Perdre ses moyens 2) L’atelier, chambre d’écho 3) Le souci de l’œuvre Chapitre 5 : Vertige du moindre geste 1) Les gestes d’une présence à soi 2) D’une présence l’autre 3) L’envers du geste 4) Vertige des gestes quotidiens Chapitre 6 : Tout en déséquilibre 1) Une défaillance constitutive 2) L’existence en mouvement 3) Une exigence de décentrement 4) Devant les fractures de l’histoire Chapitre 7 : Imagination, symbole, décréation 1) L’imagination face au vide 2) L’image et le néant 3) Décréation et production Chapitre 8 : Excès du témoignage, déhiscence du témoin 1) Témoignage et vérité 2) Un témoignage à l’impossible 3) L’intrigue de l’infini 4) Le témoignage du poème Chapitre 9 : Phénomènes débordés 1) Parler à l’impossible 2) Responsivité de la parole phénoménologique 3) La phénoménologie comme témoignage Chapitre 10 : L’efficacité de la défaillance en utopie 1) Écart et accords en harmonie 2) L’enfance providentielle Conclusion : Une esthétique testimoniale

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