Résumé
Versailles, 26 août 1715. Alors que, la veille, le cardinal de Rohan lui a donné l'extrême-onction, Louis XIV s'adresse à lui, et surtout à son confesseur, le père jésuite Michel Le Tellier : Dans les dernières affaires qui sont survenues, je n'ai suivi que vos avis et n'ai fait que ce que vous m'avez conseillé de faire. C'est pourquoi, si j'ai pu mal faire, c'est sur votre conscience, n'y ayant point eu d'autre part, et vous en répondrez devant Dieu ; pour moi je n'ai eu que de très bonnes intentions. Au seuil de l'éternité, quel doute - plutôt apparenté à une sourde inquiétude - s'emparait ainsi du Grand Roi ? Les dernières affaires dont il s'agissait avaient trait à la querelle opposant, depuis trois quarts de siècle, les Jésuites aux Jansénistes ; or elle venait de connaître un point de non-retour : En 1711, sur les conseils de Michel Le Tellier, Louis XIV avait ordonné la destruction de l'abbaye janséniste de Port-Royal, la profanation des tombes des religieuses, et de leurs corps jetés dans une fosse commune. Puis, en 1713, le roi et madame de Maintenon avaient poussé le pape Clément XI à fulminer la bulle « Unigenitus » qui, sans appel, condamnait le jansénisme. C'est ainsi, qu'en pleine querelle religieuse, Saint-Etienne recevait en 1711 une mission de Jésuites ; la plus importante, sans doute, de toutes celles qu'elle connaîtrait. Sans aller jusqu'à évoquer la magie du chiffre sept... symbole de la perfection divine et spirituelle - entre autres à l'image des dons de l'Esprit saint - la ville aux sept collines, selon l'expression de Jules Janin, serait traversée par sept missions au cours de son histoire... Et des croix sauraient en jalonner la mémoire.