Résumé
Souvent tenu pour violent et désordonné, le Moyen Âge ne l'est cependant pas comme nos contemporains se l'imaginent. Car la violence - un terme alors rarement utilisé, une réalité aux manifestations extrêmement variées - fonde un rapport et un ordre social, sur lesquels l'État impose progressivement son contrôle, mais sans jamais en renier le principe. À la suite des travaux de l'historienne Claude Gauvard, qui constituent un tournant dans la définition de la violence comme objet historique à part entière, ses nombreux élèves se saisissent du sujet pour lui rendre hommage dans cet ouvrage. Leurs riches contributions témoignent de la vigueur d'une approche extrêmement sensible aux apports de l'anthropologie, de la sociologie et du droit, qui oblige à regarder autrement le jeu social et politique au Moyen Âge.
Sommaire
Violences souveraines. D'une tradition universitaire à un objet historique, par François ForondaPremière partie. — Procédures et gouvernement judiciairePugio malignitatis. Violence du procès et prudence de la procédure, par Yves MausenLégitime défense du corps et légitime défense des biens chez les Glossateurs (XIIe-XIIIe siècle), par Thierry KouaméL'application de la peine de mort par les justices municipales : l'affaire Berthe du Jardin au Parlement de Paris (1369-1398), par Sébastien HamelLe Parlement, le grand seigneur fort méchant homme et l'orpheline : l'affaire Houdetot dit Porquet, par Louis de CarbonnièresLe bris d'asile par les serviteurs de l'État sous le règne de Charles V : l'affaire Maugarny, par Christine Barralis« A cause de la resistance, rebellion et desobeyssance par elle faicte contre ladite justice » : une amende honorable à Reims en 1456, par Véronique Beaulande-BarraudL'« émeute » du 11 juillet 1497 à l'hôtel-Dieu de Paris : un récit de violences, par Christine JéhannoLa figure du sergent dans l'enluminure à la fin du Moyen Âge : entre justice et maintien de l'ordre, par Christine BellangerÉcrits du guichet. L'avènement d'un gouvernement des détenus au XIVe siècle, par Julie ClaustreDeuxième partie. — La part du négatifDéshonneur, outrages et infamie aux sources de la violence d'après le Super Rhetoricorum de Gilles de Rome, par Bénédicte SèreLes dénominations de Jean sans Peur : entre violence acceptée et réprouvée, par Hubert CarrierViolence extrême, rumeur et crise de l'ordre public : la tyrannie du bâtard de Vaurus, par Boris BoveLa désobéissance d'un sire au XVe siècle : le damoiseau de Commercy, par Valérie ToureilleL'opinion sur le roi. La guerre dans les registres de délibérations toulousains de la première moitié du XVe siècle, par Xavier NadrignyDe quelques cris publics qui ont mal tourné. La proclamation comme épreuve de réalité à la fin du Moyen Âge, par Nicolas OffenstadtCompostelle, 1466. Le déchaînement de la violence sous les yeux des pèlerins tchèques, par Denise Péricard-MéaLes évêques face au pape. Les conflits de préséance en concile général (XIe-XVe siècle), par Fabrice DelivréTroisième partie. — Le choc souverainComposer, ordonner, gracier : les pratiques d'un enquêteur-réformateur en Languedoc sous Charles IV, par Olivier CanteautJustice, enquête et violence d'État en Aragon (XIIIe-XVe siècle), par Martine CharageatRévoltes et pardons dans les relations entre Charles II de Navarre et la dynastie des Valois (1354-1378), par Philippe CharonCharles V face à ses nobles : une affaire-test pour l'imposition de la majesté (1371-1373), par Michelle BubenicekNe theologien ne conseiller du roy en sa court de parlement. Contre la volonté du roi : l'élection épiscopale parisienne de 1492, par Véronique JulerotProcès politique et confiscation : le sort de la bibliothèque de Jacques d'Armagnac, par Émilie Cottereau-GabilletUne image de la violence d'État française : la mort de Pierre Ier de Castille, par François ForondaDu crime atroce à la qualification impossible. Les débats doctrinaux autour de l'assassinat du duc d'Orléans (1408-1418), par Corinne Leveleux-TexeiraClameur contre fureur. Cris et tyrannie à la fin du Moyen Âge, par Pierre Prétou
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