Résumé
Anne-Claude de Pestels, ou le comte de Caylus (1692 - 1765) est un antiquaire pionnier de l'archéologie moderne, un homme de lettres et graveur français. Il fréquente les salons littéraires et les fêtes des Grandes Nuits de Sceaux, dans le cercle restreint des fidèles chevaliers de l'Ordre de la Mouche à Miel, que la duchesse du Maine donnait en son Château de Sceaux. Ses activités lui valent sa réception à l'Académie de peinture et de sculpture dès 1731, puis à l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1742. Caylus eut pour ami l'abbé Jean-Jacques Barthélemy, qui l'aida dans plusieurs de ses travaux. Diderot, qui ne cacha jamais son animosité pour Caylus de son vivant, le décrivant comme « un antiquaire acariâtre et brusque », rédige à sa mort l'épigramme : « La mort nous a délivrés du plus cruel des amateurs ». Le comte de Caylus a largement contribué à l'histoire de l'archéologie par la rédaction d'un recueil des antiquités égyptiennes, étrusques, grecques et romaines qu'il rédige entre 1752 et 17657. Le dernier et septième volume a été publié à titre posthume en 1767. Les antiquités gauloises sont introduites à partir du troisième volume (1759). Cet ouvrage présente les objets et les monuments antiques, au nombre total de 2890, qui composent le coeur de sa collection. On compte pourtant pas moins de 400 objets qui ne lui appartiennent pas. Il publie ainsi un grand nombre d'objets provenant des fouilles de Pompéi et d'Herculanum, en dépit des interdictions du Roi des Deux-Siciles. Ces interdictions concernaient tout autant le commerce des antiquités de Campanie que leur diffusion par le dessin et la gravure.
Description de la Table Isiaque apporte une contribution notable à l'histoire de l'archéologie égyptienne. 70 vignettes illustrent cette description de la Tabula isiaca que le comte de Caylus publia dans son Recueil d'antiquités égyptiennes, étrusques, grecques et romaines, en sept volumes (1752-1767).
On distingue parmi les dieux, Osiris, son fils Horus, plusieurs Isis, une dans son vaisseau, une autre à tête de lion, une autre avec le cirque ou cercle solaire entre deux cornets de lotus et deux feuilles de perséa, portant la mesure du Nil en main, et ayant sous son trône la canicule. On y distingue des sceptres d'Osiris, sa clef, son fouet, son bâton pastoral. Horus y paraît emmailloté, portant la girouette à tête de huppe, l'équerre et le clairon. On y trouve enfin des signes du zodiaque, toutes sortes d'espèces d'animaux, de reptiles et d'oiseaux, l'ibis, la cigogne, l'épervier, le sphinx. Enfin on y voit représenté différentes mesures du Nil, des avirons, des ancres, des canopes, des girouettes, des équerres, et quantité d'hiéroglyphes indéchiffrables: tel est le spectacles qu'offre la table isiaque...».